« Le Voyage dans la Lune » ou le féerique contemporain.
Berlin, Venise, Toronto, Deauville... le choix s’il est possible, n’est jamais facile, chacun de ces évènements a ces avantages. De l’ours d’Argent (ou d’Or d’ailleurs) à la vieillissante Mostra, on ne se lasse jamais de ces rassemblements irréels, qui réunissent professionnels du cinéma et autres bourgeois / hillbillies, assoiffés de culture / show off.
Depuis quelques années, la croisette est le plus médiatisé des festivals. Et Cannes est encore pour quelques jours, l’hégémonie mondiale du 7ème art.
A cette occasion, et toujours sur le thème du voyage, un des films les plus emblématiques reste « Le Voyage dans la Lune » de Georges Méliès.
Plus d’un siècle après sa réalisation, il passionne toujours autant. Témoin de cet engouement, on retrouve la production Lobster Films et son PDG Serge Bromberg, dont l’acharnement a conduit à l’entière restauration de la dernière version couleur du film.
Longtemps considérée comme perdue, elle réapparait en 1993 à la cinémathèque de Barcelone, déposée par un inconnu. Bromberg, un de ces cinéphiles illuminés, échange quelques uns de ces trésors, contre ce qui semble plus être un vestige qu’une bobine utilisable.
En effet, le temps a peu à peu détruit l’œuvre, qui se fige maintenant en une forme compact et solide. Après mûre réflexion, Bromberg et son équipe, décident d’en accélérer sa décomposition afin de ramollir la bobine, et décoller les images une par une.
Après deux ans de travail, à raison de quelques images par jour, ils numérisent 95% de l’œuvre. Leur odyssée les conduit à s’associer avec Technicolor et Groupama pour financer la seconde partie du projet : remettre en ordre et en état les quelques 13 000 images collectées. Grâce notamment à l’aide de la petite fille de Méliés, et de moyens colossaux ; ils finalisent une œuvre monumentale empreinte de passion et de dévouement ; présentée à quelques milliers de curieux le 11Mai.
Et quoi de mieux que le groupe AIR pour accompagner cette renaissance de 14 minutes, comme pour actualiser ce chef d’œuvre intemporel.
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